Warum der Löwe?
Denk mal
– wir erzählen!
Das Löwendenkmal kann im Jahr 2021 seinen 200. Geburtstag begehen. Zum 225. Mal jährt sich der Grund, warum es zum heute weltberühmten Monument gekommen ist: Am 10. August 1792 massakrierte in Paris eine mehrtausendköpfige, entrüstete Volksmenge rund 300 Schweizergardisten, die im Sold des Königs von Frankreich dessen Stadtschloss in den Tuilerien verteidigten. Dieser Akt führte in Frankreich zum Sturz der Monarchie. Für die eidgenössischen Orte, insbesondere für Luzern, endete damit eine über 300-jährige Tradition der lukrativen Fremden Dienste am französischen Hof. Sechs Jahre später war es 1798 auch mit der Alten Eidgenossenschaft vorbei. Zur Zeit der Restauration wurde 1821 mit dem Löwen eine konservative Sicht auf die Gefallenen von 1792 sowie aufs gewaltsame Ende des Ancien Régimes zum Ausdruck gebracht.
Diese Interpretation des Tuileriensturms kann man heute jedoch so alleine nicht mehr gelten lassen: Denn die Revolution von 1792 führte zur ersten französischen Republik, zur Grundlage des heute in Europa üblichen modernen Verfassungsstaates, in dem Menschen- und Bürgerrechte garantiert sind. Fünfeinhalb Jahre später wirkte diese Modernisierung auch auf Luzern, als die Aristokratie sich am 31. Januar 1798 sogar selber absetzte. Drei Monate später, am 12. April, wurde in Aarau die helvetische Republik mit der ersten nationalen Verfassung gegründet. Im Herbst 1798 gewann Luzern die Wahl zur Hauptstadt. Sicher, dieser erste Schweizer Nationalstaat scheiterte grandios, dennoch markiert er den Anfang des Weges zum heutigen Bundesstaat, der Schweizerischen Eidgenossenschaft. Der Opferort Löwendenkmal ist also auch ein Erinnerungsort an die Anfänge unserer heutigen modernen, gesellschaftlichen und rechtsstaatlichen Werte.
Was der Löwe 2017 erzählen kann, wollen junge HistorikerInnen und Geschichtsinteressierte unter meiner Leitung auf einem rund 90-minütigen Rundgang in Luzern aufzeigen, der vom Bourbaki-Gebäude über den Löwenplatz durch einen alten Bunker bis vor das Löwendenkmal führt. Wir beginnen diese Zeitreise in unsere Geschichte im patrizischen Luzern Ende des 18. Jahrhunderts; zentraler Inhalt ist der Söldnerhandel mit dem französischen Hof. Ereignisse aus den Revolutionsjahren 1789 bis 1792 in Paris werden in einer Kaverne und einem Tunnel vermittelt. Wie man sich 1889 in Luzern zur Zeit des aufkommenden Tourismus den Tuileriensturm vorgestellt hat, zeigen wir im Denkmalpark mit vier monumentalen Bildstelen, die Ausschnitte eines 5x10 m grossen Historiengemäldes sind, das wir anfangs Jahr digitalisiert haben.
Am Schluss stehen wir unter der französischen Trikolore und blicken links vom Löwen auf die Flagge der helvetischen Republik von 1798. Wir diskutieren, ob das heutige Wahrzeichen Luzerns als Erinnerungsort eher ein epochales Ende oder eher einen Anfang eines neuen Zeitalters markiert?
Luzern 12. Juli 2017, Jürg Stadelmann
Un lion en mémoire
de qui, de quoi?
On vous en parlera!
Le fameux Lion de Lucerne va fêter en 2021 son deux centième anniversaire. Cela fait cependant 225 ans qu’un événement a provoqué l’édification de ce monument mondialement connu de nos jours. C’est en effet le 10 août 1792, à Paris, qu’une écrasante foule d’insurgés massacra près de 300 gardes suisses qui défendirent, à la solde du roi de France, le palais des Tuileries. Ce fut la fin pour différentes régions confédérées d’une longue tradition d’environ 300 ans de mercenariat lucratif au service de la cour de France. Six ans plus tard, en 1798, s’acheva également l’ancienne Confédération suisse. À l’époque de la Restauration, en 1821, un souffle politique conservateur inspira l’idée de commémorer avec le symbole d’un Lion les soldats suisses tombés en 1792 ainsi que la violente fin de l’Ancien Régime.
Cette interprétation de la prise des Tuileries ne vaut cependant, aujourd’hui, plus comme seule explication en tant que telle. Cette révolution entraîna, en 1792, la première République française, qui reste aujourd’hui en Europe un modèle de l’état constitutionnel moderne, état qui garantit les droits de l’homme et des citoyens. Cinq ans et demi plus tard, la modernité eut aussi son effet à Lucerne lorsque, le 31 janvier 1798, l’aristocratie cessa d’être un pouvoir dirigeant. Trois mois plus tard, le 12 avril, la République helvétique, avec la première constitution, fut fondée à Aarau. Lucerne devint, l’automne suivant, la capitale de cette République. Ce premier état national vécut évidemment un échec phénoménal, pourtant il marqua le début du chemin qui mena à l’actuel État fédéral, étape de formation de la Confédération Suisse. Le monument du Lion est donc aussi un lieu de souvenir des débuts de nos actuelles valeurs modernes et sociales et de notre Etat de droit.
Ce que ce Lion peut raconter en 2017, de jeunes historien(enne)s vous le montreront sous ma conduite au travers d’une visite guidée d’environ 90 minutes, partant du bâtiment Bourbaki pour rejoindre le monument du Lion en passant par la Löwenplatz et en traversant un ancien bunker.
Nous débutons ce voyage dans notre histoire par le régime patricien de Lucerne de la fin du 18ème siècle; moment central de l’échange de soldats vers la cour de France. Les événements marquant des années révolutionnaires 1789–1792 à Paris seront reproduits dans une caverne. L’image que l’on se faisait vers 1889, période de l’avènement du tourisme, de la prise des Tuileries est présentée dans le parc où se trouve le Lion grâce à des fragments d’une peinture historique que nous avons pris le soin de numériser en début d’année. La visite se termine sous le drapeau tricolore. Notre regard se dirige à gauche du Lion pour découvrir un autre drapeau, celui de la République helvétique de 1798. On peut ainsi se demander si ce Lion représente aujourd’hui la fin d'une époque ou plutôt le début d’une nouvelle ère.
Lucerne, le 12 juillet 2017, Jürg Stadelmann